L’immobilier au Québec : Le marché locatif en 2023
Dans les dernières années, le marché immobilier au Québec (ainsi que le marché locatif) a beaucoup changé et ça n’a pas été de tout repos! En 2022, on a d’abord assisté à une flambée des prix des maisons et des biens immobiliers en général, puis à une forte hausse des taux d’intérêt. On arrive en 2023 dans un contexte d’incertitudes économiques donnant lieu à de nouveaux défis, tant pour les investisseurs que pour les gestionnaires immobiliers.
Dans cet article, nous examinerons de plus près l’état du marché de l’immobilier au Québec ainsi que les défis qui attendent les gestionnaires immobiliers sur le marché locatif de 2023.
Un marché immobilier en ralentissement en 2023
De 2010 à 2019 nous étions dans un marché assez équilibré pour ensuite passer à un marché de vendeurs depuis 2021 environ. Bien qu’il soit difficile de faire des prévisions dans un marché instable, les experts croient qu’on se dirige tranquillement vers un équilibre en 2023.
Après la surchauffe du printemps 2022, le marché de l’immobilier et de la location au Québec continue en effet de vivre un ralentissement en 2023. Plusieurs facteurs contribuent à la poursuite de ce ralentissement comme :
- La hausse des taux hypothécaires;
- Une baisse du pouvoir d’achat des Québécois causée par l’inflation;
- L’instabilité du marché qui rend les investisseurs frileux;
- Les retards dans la construction de nouveaux projets résidentiels.
Ces divers facteurs représentent un défi, tant pour les investisseurs immobiliers que pour les gestionnaires locatifs qui doivent s’adapter à cette nouvelle réalité.
La rentabilité du marché locatif, un défi de taille en 2023
La rentabilité est un défi majeur auquel se confrontent les propriétaires d’immeubles locatifs et commerciaux, ainsi que les investisseurs qui cherchent à accroître leur parc immobilier.
Plusieurs éléments sont en cause :
Le taux directeur de la banque du Canada
En quelques mois, en 2022, le taux directeur de la Banque du Canada a bondi de 0,25 % à 3,75 % pour atteindre 4,50 % en janvier 2023. Un taux hypothécaire plus élevé affecte directement la rentabilité des immeubles locatifs.
L’inflation
L’inflation mesurée par l’IPC global au Canada est évaluée à 6,3 %, selon la Banque du Canada (source Banque du Canada). Cela se traduit par une hausse des coûts des matériaux, une hausse du coût de la main-d’œuvre et une baisse du pouvoir d’achat. Ce qui signifie qu’entretenir un immeuble locatif coûte plus cher qu’avant, réduisant encore une fois la rentabilité de ce dernier.
L’indice des prix de construction étant en hausse, on assiste donc à une baisse des investissements en immobilier (source Statistique Canada).
La crise du logement
Le Québec fait face à une crise du logement avec un taux de vacance inférieur à 1 % dans plusieurs régions comme l’île de Montréal. Alors que le pouvoir d’achat diminue, les logements locatifs abordables se font rares. Cela peut donner lieu à plusieurs problématiques venant affecter la rentabilité, comme des retards de paiements (ou non paiement) de loyer par les locataires. Vu la rareté des logements abordables, il peut être difficile pour les propriétaires d’ immeubles d’augmenter les prix des loyers suffisamment pour couvrir l’augmentation des taux et des frais d’entretien de l’immeuble.
Les perspectives du côté de l’immobilier commercial
Le marché de l’immobilier commercial a aussi changé dans les dernières années. Avec la pandémie est arrivé le télétravail qui demeure une pratique forte sur le marché du travail. De plus en plus de bureaux sont vacants et, lors des renouvellements, plusieurs entreprises abandonnent leur espace commercial.
On estime qu’un bureau sur quatre sera vacant d’ici 2025.
Top 3 des défis pour les gestionnaires immobiliers en 2023
Les gestionnaires immobiliers font face à plusieurs défis en 2023. Ceux-ci sont le résultat de l’évolution rapide du secteur et des conditions du marché. Voici les 3 principaux obstacles que pourraient rencontrer ces professionnels.
La digitalisation
La digitalisation a transformé le secteur immobilier. Elle représente à la fois une opportunité et un défi majeur pour les gestionnaires locatifs. D’un côté, ils ont de plus en plus accès à des outils numériques les aidant dans la gestion de leurs biens, mais de l’autre, cette transition numérique leur impose de s’adapter rapidement et de développer de nouvelles compétences pour rester compétitifs sur le marché.
Ils doivent désormais maîtriser les plateformes en ligne, les applications mobiles, les systèmes de gestion intégrés, etc. S’ils sont capables de s’y adapter, les gestionnaires immobiliers pourront pleinement tirer parti des opportunités offertes par la digitalisation.
Le ralentissement immobilier
Le ralentissement immobilier impacte également le quotidien des gestionnaires immobiliers. La baisse de la demande locative et des transactions immobilières réduit le volume de biens à gérer. Face à ces défis, les gestionnaires immobiliers doivent redoubler d’efforts, innover et s’adapter afin de préserver la rentabilité de leurs activités et la satisfaction de leurs clients.
Maintenir de faibles coûts afin d’atteindre les objectifs de rentabilité en gestion locative
Avec l’inflation, maintenir de faibles coûts pour atteindre les objectifs de rentabilité en gestion locative représente un défi complexe pour les gestionnaires immobiliers. Les frais d’entretien et de rénovation, les coûts administratifs et juridiques, ainsi que la rémunération des employés sont des dépenses en constante augmentation. Il faut trouver un équilibre entre la réduction des dépenses et l’assurance d’offrir un service de qualité.